Pour le retrait de cette loi de la honte, le 21 ... et après !

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Le texte le plus hostile aux étranger.es depuis la libération

Voilà comment le groupe d’information et de soutien aux immigré.es (GISTI) caractérise la loi Darmanin, adoptée par le Parlement le 19 décembre dernier avec les voix de l’extrême droite. Le RN ne pouvait qu’approuver cette avalanche de mesures racistes, telles la limitation du nombre de migrant.es par quotas, inédite depuis les années 30, l’exi- gence de cinq ans de présence en France pour percevoir des alloca- tions familiales ou des APL, ou encore la possibilité pour les préfets de refuser des titres de séjour pour non-respect des « principes de la République ». Le délit de séjour irrégulier serait rétabli : 3 750 euros d’amende simplement pour le fait d’être en France sans papiers. Les conditions pour le regroupement familial et les régularisations seraient durcies avec notamment l’exigence d’un niveau de langue française tou- jours plus élevé, prétexte à un tri des migrant.es. Enfin, les OQTF (obli- gation de quitter le territoire français), les IRTF (interdiction du retour sur le territoire français) seraient généralisés et plus difficiles à con- tester, pour expulser toujours plus. Cyniquement, Macron admet que plusieurs de ces mesures sont contraires à la Constitution, mais il a quand même donné consigne de les voter pour faire passer le texte.

Le capitalisme français vit de l’exploitation des migrant.es

Concernant la régularisation des sans-papiers par le travail, volet soi- disant humaniste du texte, la loi définit des critères mais ceux-ci ne seront pas « opposables à l’administration ». En clair, là encore, les préfectures feront ce qu’elles voudront. Dans nombre d’entre elles, il est de toute façon impossible d’obtenir un rendez-vous pour présenter son dossier.

Des pans entiers de l’économie (bâtiment, restauration, service à la personne…), notamment en Ile-de-France, reposent sur l’exploitation de travailleur.es migrant.es, au point que même certains secteurs du pa- tronat réclament des mesures de régularisation. Mais Macron et Dar- manin choisissent de maintenir ces salarié.es en situation de vulnéra- bilité, au seul bénéfice des entreprises qui les exploitent.

Stopper la fuite en avant raciste, ouvrir les frontières, régulariser les sans-papiers

Cette loi ne changera rien au nombre d’étrangèr.es présent.es en France : les migrations sont dictées par les crises économiques, les guerres, les catastrophes écologiques, pas par le degré de « générosité » des pays du Nord. Mais elle va leur rendre la vie encore plus difficile, accroître les souffrances et les humiliations. Elle participe d’une fuite en avant réactionnaire et raciste. Macron n’a aucun projet de société capable de susciter l’adhé- sion de la population. Il est de plus en de plus dépendant des Républicains, qui eux-mêmes courent après le RN, et adopte leurs idées les unes après les autres : xénophobie, soutien aux auteurs de violences sexistes, nomination de ministres ou- vertement homophobes… Sans surprise, son nou- veau gouvernement s’affiche encore plus à droite que le précédent. Mettons un coup d’arrêt à cette surenchère raciste. Le vote de cette loi a suscité une indignation généralisée, qui doit se transformer en une large mobilisation. Le NPA participera à toutes les manifestations or- ganisées dans cet objectif notamment celles du 14 janvier initiées par les collectifs des premier.es concerné.es, puis les marches appelées le 21 janvier. Imposons le retrait du texte. Pour stopper l’hécatombe des morts en Méditerranée, pour enrayer les morts sur les chantiers et les situations de traites des êtres humains, c’est tout l’inverse qu’il faut faire : ouvrir les frontières, permettre aux personnes de circuler et de s’installer librement, régulariser les travailleur.es sans-papiers.