Des tentes pour l'attente

Du vendredi 24 nov. au dimanche 26 des MNA – Mineurs Non Accompagné.es – dormiront sous des tentes avec les associations à Albi – Jardin National.

POURQUOI ?

Les jeunes étrangers-ères mineur-es subissent une évaluation avant d’être pris-es en charge par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance). Dans le Tarn, cette évaluation est confiée, depuis 2018, au DDAEOMI. Cet organisme a été choisi par le Conseil départemental pour son efficacité à exclure les jeunes. C’est un centre de tri qui pratiquent des évaluations expéditives, arbitraires et à charge. Nous dénonçons cette solution qui crée de la maltraitance, raisonne en chiffres sans prendre en compte les situations humaines.

Depuis la mise en place du DDAEOMI, des jeunes dont la minorité est contestée sont régulièrement mis-es à la rue. Les associations dont RESF et l’ANTRE d’EUX agissent conjointement pour les prendre en charge : elles les hébergent, leur donnent accès au conseil d’une avocate, les accompagnent dans les démarches pour avoir accès à une couverture médicale, à des soins, à une scolarisation. Elles assurent le respect de leurs droits fondamentaux pendant la durée du recours auquel ces jeunes ont droit auprès de la juge des enfants. Entre 2018 et 2022, RESF et L’ANTRE d’EUX ont pris en charge 190 jeunes, plus de 65 % de ces jeunes ont vu leurs démarches aboutir et ont été reconnu-es mineur-es, la plupart du temps par la Juge des Enfants, dans certains cas par la Cour d’appel de Toulouse.

Aujourd’hui, l’action essentielle de ces associations est entravée par les manquements du Conseil Départemental. En retardant la prise en charge des jeunes reconnu-es mineur-es, le Conseil départemental épuise et asphyxie les associations. Cette situation est inacceptable. Nos organisations refusent que des jeunes dorment à la rue, qu’ils puissent ne pas avoir accès à leurs droits sous prétexte de résoudre les difficultés réelles de l’ASE.

Nous exprimons notre soutien aux travailleurs-euses du social, notamment au personnel de l’ASE, qui souffrent aussi du manque de moyens, humains et financiers, et de la politique menée par la Conseil départemental.